Article 3 : Comment les Bordelais voient l'arrivée de la LGV - juillet 2017 - extrait Libération
Depuis ce dimanche matin, le TGV l’Océane relie leur ville à Paris en deux heures et quatre minutes. Et à déambuler dans la préfecture de Gironde à la rencontre de ses habitants et professionnels, les avis sont plus mitigés que ne pourrait le laisser croire le buzz, forcément dithyrambique, orchestré depuis plusieurs semaines par la SNCF à l’occasion d’une ouverture de ligne à grande vitesse qui devrait être la dernière avant longtemps.
Une réalité s’impose dans cette métropole dont l’attractivité résidentielle ne date pas d’hier : les prix de l’immobilier flambent à Bordeaux depuis quelque temps. Ils ont gagné 44% en dix ans sur l’agglomération. «Les montants des anciens loyers du centre sont actuellement ceux pratiqués en périphérie, assure Maixent. Et même quand tu as les sous nécessaires, c’est super galère de trouver un T2.» François confirme :«C’est vrai que la recherche de logements en location ressemble de plus en plus à la situation que j’ai connue à Paris.Thomas Darnauzan, agent immobilier indépendant, ne dit pas autre chose : «Dans l’hyper-centre, ce qu’on appelle ici le Triangle d’or [entre le cours d’Intendance, le cours Clémenceau et l’allée de Tourny, ndlr], le prix du mètre carré à la vente peut atteindre 11 000 euros, alors qu’il y a encore un an on était à 8 000 euros. Dans le centre, actuellement, c’est 5 500 euros le mètre carré contre 4 000 il y a peu encore.»
Selon ce professionnel, deux catégories de Parisiens cherchent un bien à acquérir dans la ville. «Il y a les retraités qui désirent une résidence secondaire pour être près du bassin d’Arcachon. Eux veulent absolument être dans le centre pour tout faire à pied.» L’autre clientèle est constituée de quadras de la capitale aspirant à changer de vie : «Certains trouvent du travail ici. D’autres, plus fortunés, installent leur famille à Bordeaux alors que monsieur continue de travailler à Paris et rentre le week-end.»